La pratique du sport en prison pourrait-elle être un outil de réinsertion sociale ? Selon les initiateurs de deux récentes réalisations, elle peut en tous cas y contribuer.
Bien plus que le foot !
Début septembre 2021, treize détenus de la prison d’Ittre et seize détenus de la prison de Beveren ont commencé une formation, théorique et pratique, pour devenir coach. Il s’agit de détenus pour lesquels une libération conditionnelle est envisagée (exception faite de condamnés pour des faits sur mineurs).
Deux mois de formation par des formateurs de la fédération belge de football seront suivis de permissions de sortie pour effectuer un stage chez des clubs partenaires.
« La prison se doit d’être un lieu de reconstruction, dit la directrice d’Ittre. Nos détenus ressortiront un jour, dans la peau d’un citoyen. Il est inutile de les réduire aux actes qu’ils ont commis. Il est important de les accompagner ». Et la ministre des Sports de faire écho : « L’incarcération ne peut pas se cantonner à une fonction répressive. Elle doit également poursuivre un objectif de réinsertion sociale afin de faire progresser l’individu et de limiter les risque de récidive. Le sport, par les valeurs qu’il véhicule, peut y contribuer. Et c’est ce qui rend ce projet fantastique ».
De son côté, le ministre de la Justice fait le lien avec le terrain (de foot) et remarque que la formation de futurs entraineurs répond à une pénurie dans les clubs. Et, plus important sans doute, « permet aux détenus d’apporter une contribution importante à la société ».
À Audenaerde, on roule !
En septembre 2021, six détenus de la prison d’Audenaerde et le ministre Vincent Van Quickenborne ont fait la course dans les rues de Paris : 22 kilomètres… d’e-cycling, avec, évidemment, une arrivée sur les Champs-Elysées ! En fait, le ministre de la Justice roulait depuis son cabinet et ses équipiers, gardiens et magistrats, pédalaient depuis leur maison. L’équipe de détenus se retrouvait dans la salle de sport de la prison. La course a pu être suivie sur Facebook, ce qui a permis à des parents et connaissances de la suivre de l’extérieur.
L’équipe « Breakaway » s’entraine sur une plateforme de cyclisme virtuel. « Breakaway » peut se traduire par échapper, rompre, se détacher. Ou plus clairement encore par « L’échappée ». Cette équipe a été mise sur pied en mars 2021, à l’initiative d’une grande marque d’équipement sportif qui veut rendre le sport accessible à tous. Elle voudrait aussi démontrer que le sport peut aider des détenus dans leur réinsertion.
Rien que des avantages !
Les points positifs sont multiples : sans quitter la prison, les détenus « retrouvent un espace de liberté », explique le directeur. Ils peuvent découvrir leurs capacités et les développer. The Breakaway permet aussi d’« établir un lien avec d’autres personnes, pour la première fois au-delà des murs de la prison. Une expérience unique ! ». Effectivement, les détenus roulent avec ou contre de nombreux autres cyclistes virtuels qui, eux, vivent à l’extérieur de la prison. Avec eux, ils peuvent partager leur passion.
Pour les cyclistes comme pour les futurs coaches, pratiquer un sport a un effet positif sur la santé, tant physique que mentale, que l’on soit en ou hors de prison !
En cas de succès, ces initiatives pourraient se développer dans d’autres prisons et contribuer à aider les détenus à quitter la prison avec un maximum de chances de réinsertion sociale.
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