Mots-clés associés à cet article : Terrorisme , Radicalisme , Extrémisme , Organe de coordination de l’analyse de la menace (OCAM) , Menace
Petite leçon de vocabulaire
L’OCAM, c’est l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace. Commençons par le dernier mot : la menace dont il est question, c’est la menace d’un attentat terroriste.
Pour pouvoir lutter contre d’éventuels futurs attentats, il faut avoir connaissance et recueillir de multiples informations. Pour que celles-ci soient les plus complètes possibles, l’OCAM travaille avec plusieurs partenaires. Sans pouvoir les nommer tous, citons les services de police et de renseignements, le SPF Justice (dont dépend, par exemple, la Direction générale des prisons), le SPF Intérieur (dont dépend notamment l’Office des étrangers) ou encore le SPF Finances. Autres partenaires : les Régions et les Communautés (ces dernières en charge de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, etc.) Tous ces services sont obligés de transmettre leurs informations à l’OCAM. Celui-ci va les étudier, les analyser, les réunir, faire des liens. Il va tirer des conclusions ou formuler des hypothèses, bref, il va les coordonner. Il y a donc Coordination pour l’analyse de la menace.
L’OCAM a été créé en 2006 « pour garantir autant que possible la sécurité des citoyens et des intérêts belges en Belgique et à l’étranger, tout en respectant les principes de l’État de droit ».
Décider d’un niveau
Sur la base de toutes les informations réunies, l’OCAM précise le niveau de la menace sur une échelle de 1 à 4. Il peut le faire à l’occasion de certains événements, comme un marché de Noël, un match de foot ou un sommet de l’Union européenne. Il peut également le faire sans que ce soit lié à un événement précis, par exemple parce qu’il apprend qu’un attentat terroriste risque de se produire. Il peut analyser les menaces concernant des personnalités ou des responsables politiques. Il peut encore analyser les menaces d’une personne ou d’un groupe. À ce moment-là, la police et les services concernés prennent les décisions nécessaires pour protéger la population et le pays.
- Au niveau 1, la menace d’un attentat est faible.
- Au niveau 2, elle est peu vraisemblable, autrement dit l’OCAM n’y croit pas vraiment.
- Au niveau 3, la menace s’aggrave, elle est possible, elle pourrait bien arriver.
- Au niveau 4, la menace est très grave, sérieuse, elle pourrait arriver très vite.
Un énorme travail de prévention
Le public entend généralement parler de l’OCAM lorsqu’il définit un niveau de menace, mais l’OCAM réalise quotidiennement un énorme travail de prévention. Et cela, parce que des attentats terroristes n’arrivent pas subitement ; on peut donc tenter d’agir pour les éviter.
Auparavant, l’OCAM envisageait seulement de punir, de réprimer. Aujourd’hui, il veut aussi prévenir et détecter le radicalisme qui peut mener au terrorisme. Le radicalisme ou l’extrémisme, c’est la manière d’être de ceux qui croient tellement fortement à leurs convictions, leurs idées, qu’ils refusent de se poser des questions sur ce qu’ils font. Des personnes radicalisées peuvent devenir terroristes et donc dangereuses, violentes.
Concernant la prévention, l’OCAM travaille via un plan baptisé Stratégie Extrémisme et Terrorisme (« Stratégie T.E.R. »). Via ce plan, des plateformes de concertation sont mises en place. Des services de sécurité locaux discutent de cas concrets : comment sont suivies des personnes qui pourraient devenir dangereuses ? Des « cellules de sécurité intégrale locales en matière de radicalisme » (CSIL-R) fonctionnent dans les communes. Elles réunissent le bourgmestre, un officier de police local mais aussi des représentants des écoles, du CPAS, des mouvements sociaux… Un officier de police fait le lien entre les deux plateformes.
La Stratégie T.E.R. est coordonnée par une « taskforce », c’est-à-dire une organisation qui réunit les principaux partenaires de l’OCAM.
En conclusion, insistons comme le fait l’OCAM dans ses documents officiels : le « C » de l’OCAM est extrêmement important : veiller à la sécurité du pays et de ses habitants exige une coordination et une coopération approfondies et permanentes.
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