Des restaurants bruxellois renommés, bien connus des habitants et des touristes qui visitent la ville, viennent d’être déclarés en faillite par le tribunal de commerce francophone de Bruxelles.
Pourquoi ? Qu’est-ce qu’une faillite ? Quelles en sont les conséquences ?
Mots-clés associés à cet article : Tribunal de commerce , Faillite , Curateur , Fisc , ONSS
Des dettes non payées…
Depuis longtemps, ces restaurants ne payaient plus ni leurs impôts au fisc, ni leurs cotisations sociales à l’ONSS. Ils ont donc d’importantes dettes.
Quand une entreprise a des dettes, elle doit évidemment les payer. Elle peut parfois obtenir un délai de paiement de ses créanciers et/ou un prêt à la banque. Mais quand les créanciers et la banque estiment cette entreprise incapable de rembourser ses dettes, ils ne lui font plus confiance et refusent les délais et les nouveaux emprunts.
Ne pouvant plus payer ses créanciers, l’entreprise peut alors être déclarée « en faillite » par le tribunal du commerce, qui s’appellera bientôt le tribunal de l’entreprise.
Qui demande ?
L’entreprise elle-même peut indiquer qu’elle est dans l’impossibilité de payer ses créanciers et d’obtenir encore des prêts. Le tribunal vérifie alors les conditions de mise en faillite déclare celle-ci et désigne une personne – appelée curateur - qui va gérer les biens et les dettes de l’entreprise.
Parfois, les créanciers demandent eux-mêmes au tribunal de déclarer la faillite parce qu’ils ne sont pas payés.
Le procureur du Roi peut aussi demander une faillite parce qu’il a connaissance d’une entreprise incapable de rembourser ses créanciers.
Quelles conséquences ?
Dès qu’une faillite est déclarée, l’entreprise concernée arrête en principe toutes ses activités. Ses immeubles, ses véhicules, l’argent sur ses comptes, tous ses biens ne lui appartiennent plus. Un curateur est désigné et en général, le personnel est licencié. Un curateur est désigné et en général, le personnel est licencié.
Le curateur va alors « liquider la faillite », c’est-à-dire vendre tout ce que possède l’entreprise pour payer les créanciers.
Ensuite, il va répartir l’argent entre les différents créanciers mais ceux-ci ne sont pas vraiment sur pied d’égalité. En effet, la loi prévoit que certains sont payés en priorité : par exemple, ce sont les travailleurs, l’administration fiscale et l’ONSS. Pourquoi eux ? Les travailleurs parce qu’ils sont considérés comme étant « en état de faiblesse », le fisc et l’ONSS parce qu’ils sont indispensables pour la vie de la société dans son ensemble.
Certains autres créanciers peuvent également être davantage protégés. Exemple : une banque ayant prêté de l’argent pour l’achat d’un immeuble avait exigé une hypothèque, soit une garantie d’être payée en priorité en cas de vente de cet immeuble.
D’autres créanciers, non protégés par la loi ou d’autres garanties, passent après. Ils peuvent ne jamais être remboursés s’il n’y a pas suffisamment d’actif dans la faillite, ce qui est très souvent le cas.
Quand l’entreprise en faillite ne possède plus d’actifs, c’est-à-dire de biens qui pourraient être vendus, le curateur peut clôturer très rapidement la procédure puisqu’aucune dette ne pourra être remboursée.
Dans certains cas relativement exceptionnels, lorsqu’il est de l’intérêt des créanciers de faire poursuivre l’activité de l’entreprise, le tribunal peut le décider.
Ni faute ni fraude
Dans la toute grande majorité des cas, la faillite est malheureuse : elle est le résultat par exemple d’une malchance, d’une maladie, d’un divorce, d’un mauvais dossier ou encore de l’inexpérience de l’entrepreneur.
D’ailleurs, une personne physique déclarée en faillite sans avoir commis une faute grave, peut voir ses dettes impossibles à payer en fin de procédure effacées par le tribunal. Les créanciers ne seront alors jamais payés.
Dans certains cas, la faillite n’est pas malheureuse et peut être due à une fraude, avec un entrepreneur qui ne respecte pas les lois et, par exemple, ne paie pas les cotisations sociales, l’impôt ou le salaire des travailleurs. Ces personnes ne jouent pas correctement le jeu de la concurrence. Elles peuvent profiter des faillites ou en provoquer. Elles sont en infraction et donc punissables par la justice.
Des restos bruxellois ferment leur porte
3 avril 2018
Pierre de VYCKANT
et d’autre, mis en faillite, reprenne leur acticité dans les 3 mois et à la même adresse (!!!) sous une autre dénomination sociale et avec un autre numéro de TVA. Allez comprendre ...
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Des restos bruxellois ferment leur porte
1er avril 2018
VANDEVANDEL
Les restaurateurs sont victimes des effets combinés de la crise économique, de la "rage taxatoire" de la part de l’Etat, d’excès de zèle de la part des services d’inspection du travail et des contrôles d’alcoolémie qui font fuir la clientèle
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Des restos bruxellois ferment leur porte
30 mars 2018
Michel Schobbens
Il n’y a rien à dire sur les procédures énoncées. C’est souvent une bien triste
réalité. Mais il serait intéressant de connaître les raisons de ces faillites.
Car en dehors de la mauvaise gestion, et de la malchance il y a d’autres
raisons. Le restaurant est-il facile d’accès, y-a-il assez de places de parking à
proximité ? Ensuite je suis convaincu qu’un excès de zèle policier amène
les gens à moins fréquenter les restaurants pour lesquels il faut prendre
sa voiture. Les contrôles anti-alcool jouent un très grand rôle car les
amateurs de vin n’osent même plus de consommer du vin de peur
d’ avoir affaire à un contrôle même s’ils n’ont pas trop bu, car quelques
verres suffisent à dépasser la limite qui n’a fait que baisser au fil du temps.
On est passé de 0,5 % à 0,25 % et ensuite jusqu’à 0,21 %.
Il est clair qu’il faut absolument éviter de laisser rouler sur l’autoroute
des conducteurs qui ont manifestement trop bu, et ne sont plus capables
de conduire prudemment un véhicule. Mais de là à aller jusq’au vécu
actuel, c’est assez aberrant.
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