Les terroristes rentrés de Syrie, d’autres qui les ont aidés ou qui ont commis ou sont suspectés d’avoir voulu commettre des attentats terroristes sur le sol belge, sont en prison.
Mots-clés associés à cet article : Prison , Terrorisme , Radicalisme
Différentes études ont montré que certains d’entre eux s’étaient radicalisés en prison. Les prisonniers actuels et futurs pourraient donc aussi contribuer à la radicalisation de nouveaux détenus. Pour les responsables politiques, cette radicalisation en prison est un problème récurrent, sujet de plusieurs rapports et plans d’action.
Plus sévère, plus intransigeant
Mais de quoi parle-t-on quand il est question de radicalisation et de radicalisme ?
Se radicaliser, c’est adopter un comportement et des idées plus dures, plus sévères, plus intransigeantes à propos de politique, de religion, d’économie, de social… On peut donc être radicalisé lorsqu’il s’agit de politique, de religion, d’économie ou encore de social…
Quand, en Belgique, on parle du radicalisme en prison, il s’agit d’un radicalisme religieux, plus particulièrement du radicalisme de certains musulmans. La radicalisation de ceux-ci, c’est alors un retour aux racines, aux origines de leur religion, née au sixième siècle, comme si le monde n’avait pas changé depuis et sans accepter la diversité des opinions.
D’importantes difficultés
En 2015 déjà, le ministre de la justice Koen Geens a prévu un ensemble de dix mesures pour lutter contre le radicalisme en prison. Parmi celles-ci, citons de meilleures conditions de vie dans les établissements pénitentiaires, des structures de concertation et de coordination efficaces, la numérisation et l’automatisation des informations, une meilleure détection du radicalisme, une approche individualisée si nécessaire, une implication systématique des représentants des cultes, des programmes de déradicalisation et de désengagement et des liens de coopération renforcés avec le niveau local, les entités fédérées et l’Europe.
Les difficultés de lutter contre la radicalisation en prison sont nombreuses. Parmi celles-ci, relevons-en deux.
D’une part, la radicalisation n’est qu’une étape qui peut, éventuellement, mener à commettre un acte terroriste mais ce n’est pas nécessairement le cas.
D’autre part, à partir de quand peut-on considérer qu’une personne est radicalisée ? Et à partir de de quel moment présente-t-elle un danger parce qu’elle serait prête à passer à l’acte violent ?
L’idée n’est pas l’acte
Le Code pénal définit clairement les infractions terroristes, les tentatives de commettre une infraction terroriste et les peines qui sont alors prononcées. Mais avoir des idées ou des pensées radicales n’est pas une infraction et la Convention européenne des droits de l’Homme garantit bien la liberté de pensée, de conscience et de religion.
Source : Stéphanie Wattier
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