Depuis une loi du 29 novembre 2017, la SNCB peut organiser « une offre de transport adaptée » en cas de grève et ainsi assurer la circulation de certains trains. Cette « offre de transport adaptée » fait penser à un service minimum sans en être vraiment un : en effet, en cas d’organisation d’un service minimum, les travailleurs peuvent être réquisitionnés, donc obligés de travailler, ce qui n’est pas le cas ici.
Mots-clés associés à cet article : Grève , Droit de grève , Piquet de grève , Syndicat , Chemin de fer , Service minimum , SNCB
Que dit la nouvelle loi ?
- Une grève doit être annoncée huit jours à l’avance par les syndicats qui appellent leurs membres à y participer ;
- Les conducteurs, accompagnateurs, personnel de gare, signaleurs – autrement dit les travailleurs nécessaires pour faire rouler les trains - doivent annoncer leur intention de faire ou non la grève ;
- Si un travailleur fait grève sans l’avoir annoncé ou ne fait pas grève alors qu’il l’avait annoncé, il est punissable ;
- Tenant compte du nombre de personnes ayant décidé de travailler malgré la grève, la SNCB et Infrabel (qui gère l’infrastructure de la SNCB) organisent les transports possibles, qu’ils appellent donc « une offre de transport adaptée ». Ils le font savoir au public qui sait alors quels trains circuleront malgré la grève ;
- Si la grève dure plusieurs jours, les travailleurs peuvent changer d’avis mais en informant la direction 48 heures à l’avance ;
- Les piquets de grève qui empêcheraient le bon déroulement du service adapté sont interdits.
Syndicats pas d’accord
Pas d’accord sur différents points, les syndicats réagissent et s’adressent à la Cour constitutionnelle. Parmi ces points, ils contestent l’obligation faite aux travailleurs de déclarer leur participation ou leur non-participation à la grève. Ils estiment que cette obligation ne respecte pas le droit de grève garanti en Belgique. Parmi d’autres désaccords : le fait qu’une non-déclaration soit punissable et l’interdiction de piquets de grève qui perturberait le service adapté.
La Cour décide
- La Cour donne tort aux syndicats en concluant qu’obliger les travailleurs à avertir de leur intention de faire grève ne porte pas atteinte à leurs droits. En effet, la loi prévoit notamment que « les déclarations d’intentions sont traitées de manière confidentielle, dans le seul but d’organiser le service en fonction des effectifs disponibles lors du jour de grève ».
- La Cour annule un seul point de cette loi concernant cette « offre de travail adaptée » : elle estime que l’obligation de déclarer ne pas souhaiter faire grève ne se justifie pas.
- Quant à l’interdiction de piquets de grève, la Cour estime qu’il s’agit de piquets qui voudraient empêcher des travailleurs de travailler, en bloquant l’accès au lieu de travail ou en recourant à la violence. Interdire ce genre de piquets de grève n’empêche pas d’organiser des piquets de grèves pacifiques ou d’autres actions de sensibilisation pacifiques.
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