Permettre la réinsertion sociale des personnes concernées par le radicalisme et les extrémismes violents et protéger la société, voilà le double objectif poursuivi, au sein des Maisons de Justice, par le Centre d’aide et de prise en charge de toute personne concernée par les radicalismes et les extrémismes violents (en bref, le CAPREV).
Mots-clés associés à cet article : Maison de justice , Institution publique de protection de la jeunesse (IPPJ) , Radicalisme , Extrémisme , CAPREV , Centre d’aide et de prise en charge de toute personne concernée par les radicalismes et les extrémismes violents
Qui est concerné ?
Le public du CAPREV est surtout composé de personnes poursuivies et condamnées par la justice en lien avec des infractions terroristes : personnes parties combattre en Syrie, ayant organisé un départ vers la zone de combat, recruté pour un réseau ou l’ayant soutenu financièrement. Ces personnes peuvent être emprisonnées ou sous mandat de justice, par exemple en libération conditionnelle ou en probation. Ce sont aussi quelques mineurs séjournant dans une institution de protection de la jeunesse (IPPJ).
Aider comment ?
Le personnel du CAPREV travaille de manière personnalisée avec les détenus et condamnés, prenant en compte leur parcours, leur famille, leur scolarité, leur travail, leur relation aux autres et leurs besoins. Il s’agit de les aider à trouver leur place et leur identité dans la société, sans recourir à la violence, de leur permettre de comprendre leur passé et comment ils ont été attirés par l’extrémisme et le radicalisme violents. L’objectif est aussi de préparer des projets qui leur permettront de se projeter dans l’avenir.
Il n’est pas question de faire changer quelqu’un d’idée donc il n’est pas question de déradicalisation : avoir des pensées radicales n’est pas un délit. Il s’agit plutôt d’arriver à ne plus considérer que la violence est légitime et donc de prendre distance vis-à-vis de comportements violents.
Des moyens
Au départ, la prise de contact se fait par téléphone, les appelants ayant été orientés par différentes associations, par des avocats, par d’autres personnes concernées par leur problématique. Elle peut être anonyme lors des premiers contacts téléphoniques. « On essaie vraiment de partir de la personne, de la mettre au centre avec sa situation et ses demandes et de voir ce qu’on peut faire, au point de départ, pour l’aider, explique Alice Jaspart, directrice de recherche au CAPREV. Cela peut être des démarches très variées, administratives, d’aide sociale, juridique. Et d’espace de parole, de compréhension de comment ils en sont arrivés là où ils sont. L’idée, c’est de créer un lien de confiance pour proposer petit à petit d’essayer de les soutenir dans leur propre compréhension de ce qui les a amenés à se retrouver en prison, sans imposer notre lecture… ».
Anonyme et volontaire
Les demandes d’aide doivent être des démarches volontaires qui permettent de mettre la personne, avec situation et ses demandes, au centre de l’intervention des professionnels. Lors des premiers contacts téléphoniques, ceux-ci peuvent respecter l’anonymat des appelants ; ils assurent la confidentialité des échanges.
Les treize professionnels du CAPREV ont différentes formations : psychologues, criminologue, éducateurs spécialisés, juriste, politologue, anthropologue.
Ils travaillent en co-intervention, chacun selon ses compétences, avec le souci de croiser les regards. Ils décodent ensemble les interventions de l’un et de l’autre, prennent distance vis-à-vis de leur quotidien avec la volonté de rester professionnels, de pouvoir encaisser des choses parfois difficiles à entendre et de rebondir en conservant une position d’ouverture et de non-jugement.
Parents, proches, professionnels
Le CAPREV peut également être contacté par un autre public, indirectement concerné par le terrorisme et la violence. Cela peut être des parents constatant un changement radical de comportement de leur adolescent ou une mère inquiète pour son fils, en prison après avoir combattu en Syrie. Des animateurs de maisons de jeunes ou des enseignants interpelés par les paroles de participants semblant justifier le terrorisme peuvent également demander de l’aide au Centre.
Pour prendre contact avec le CAPREV : le téléphone (0800/111.72) ou le courrier électronique (extremismes-violents@cfwb.be).
Un centre d’aide et de prise en charge des extrémismes et radicalismes violents
4 novembre 2020
Skoby
Il est difficile de refuser un centre d’aide pour les extrémistes et les radicalisés, mais ils
devraient être fichés et surveillés par les services de police puisqu’ils représentent un
danger permanent de par leur radicalisation. La preuve est apportée par les incidents
graves en France et en Autriche.
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