Nargès Mohammadi, avocate iranienne, est emprisonnée alors qu’elle a, pacifiquement, exercé son droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion dans le cadre de son travail de défense des droits humains.
Mots-clés associés à cet article : Droits de l’homme , Hijab , Sotoudeh (Nasrin) , Nargès Mohammadi , Iran , Droits humains
Nargès Mohammadi milite particulièrement contre la peine de mort. Elle fut vice-présidente du Centre pour les défenseurs des droits humains, fondé par une autre éminente avocate iranienne, Shirin Ebadi, avant que l’État ne l’interdise en 2008.
En danger de mort
En 2012, Nargès Mohammadi a été condamnée à six ans de prison puis libérée sous caution pour raisons médicales. Depuis lors, elle a subi, en permanence, de nombreuses vexations et menaces.
En 2015, elle est à nouveau arrêtée avant d’être condamnée, le 18 mai 2016, à seize ans de prison pour « adhésion au groupe ‘Pas à pas contre la peine de mort’ » (interdit), pour « rassemblement et collusion en vue de porter atteinte à la sécurité nationale » et pour « propagande contre l’État ». En Iran, les conditions de vie en prison sont atroces, la torture et les mauvais traitements sont permanents. L’avocate souffre d’une embolie pulmonaire et de troubles neurologiques qui peuvent provoquer des crises et une paralyse partielle temporaire. Elle a besoin de soins médicaux constants qu’elle ne reçoit pas en prison. Elle est en danger de mort.
En janvier 2019, elle a entamé, avec Nazarin Zaghari, une grève de la faim pour que leur traitement médical soit respecté (Nazarin Zaghari, employée d’une organisation caritative, est en libération provisoire depuis mars 2020).
En décembre 2019, Nargès Mahammadi a été transférée de la prison d’Evin à celle de Zanjan. Selon Amnesty International, il semble que ce soit en représailles à son activisme en prison pour soutenir les familles de prisonniers tués dans des manifestations en novembre. Zanjan est une prison pour détenus de droit commun où ne devrait pas se trouver une prisonnière politique.
Elle y vit l’horreur avec des conditions catastrophiques. Pire encore, elle a fait l’objet de menaces de mort et subi des violences sexuelles d’un prisonnier détenu pour meurtres, vols et trafic de drogue. Elle a été aspergée de spray empoisonné contre les poux et, la nuit, elle partage avec d’autres une pièce de 20m2. Ses parents ont des craintes pour sa santé physique et mentale.
Amnesty International appelle à signer une pétition demandant la libération immédiate et sans condition de Nargès Mohammadi sur le site d’Amnesty.
D’autres prisonnières d’opinion
Nasrin Sotoudeh, autre avocate iranienne, est elle aussi emprisonnée après avoir défendu des militantes privées de liberté parce qu’elles manifestaient contre le port du voile, en le retirant en public. Elle a été condamnée le 11 mars 2019 à 33 ans de prison et 148 coups de fouet pour « incitation à la corruption et à la prostitution », pour avoir commis « un acte immoral » en se montrant sans le voile en public et pour « troubles à l’ordre public » vu son engagement en défense des droits humains. Justice-en-ligne avait appelé à demander sa libération le 27 juin 2019.
Yasaman Aryani, 24 ans, est condamnée à 16 ans de prison parce qu’elle a fait campagne contre le port obligatoire du voile. En effet, l’Iran réprime toute manifestation dénonçant une législation discriminatoire et dégradante, imposant le port du voile.
Autre prisonnière encore : Atena Daemi est condamnée à une peine de prison de 7 ans. Elle s’est opposée, pacifiquement, à la peine de mort et a dénoncé les exécutions en Iran.
Les prisonniers d’opinion sont des centaines en Iran. Actuellement, le COVID 19 présente pour eux un nouveau risque sanitaire alors que les conditions sanitaires sont déjà désastreuses.
Amnesty International demande la libération immédiate et sans conditions de toutes les personnes qui défendent les droits des femmes et qui sont détenues pour s’être opposées pacifiquement au port obligatoire du voile.
Les pétitions concernant la libération de toutes ces militantes des droits humains sont à signer sur le site d’Amnesty.
Des avocates iraniennes prisonnières politiques
15 juin 2020
Amandine
Scandales partout, justice nulle part.
La peine de mort existe encore dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis où elle continue d’être appliquée.
Quant à l’emprisonnement sans raison, n’oublions pas Julian Assange, toujours en prison en Angleterre, et menacé d’extradition vers les USA ;
Pour avoir dénoncé entre autres les méfaits commis par les USA en Irak et en Afganistan.
N’oublions pas non plus que l’Iran est l’objet de sanctions commerciales et bancaires, notamment, ordonnées par les USA et respectées par nombre de pays européens.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanctions_contre_l%27Iran#:~:text=En%20mars%201995%20%2C%20les%20%C3%89tats,tout%20commerce%20avec%20l’Iran.&text=La%20multinationale%20Total%20est%20contrainte,%C2%AB%20%C3%A0%20l’amiable%20%C2%BB..
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Des avocates iraniennes prisonnières politiques
11 juin 2020
MICHEL SCHOBBENS
C’est un grand scandale ! Mais cela n’est pas étonnant de la part des autorités Iraniennes !
Par contre, les Etats Européens continuent à faire du commerce avec l’Iran et il
n’y a que Trump qui est en bagarre avec l’Iran, et cela c’est un comble !
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