« Un grand roman classique, une histoire de haine, de sang, de mort et d’amour », commente Le Monde lors de la sortie de « L’exécution ». « L’avocat d’un mort, c’est un homme qui se souvient », explique l’auteur, Robert Badinter, alors avocat de Roger Bontems dont il raconte le procès.
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Pour s’évader de prison, Bontems et Buffet ont pris trois membres du personnel en otage. Deux d’entre eux sont morts. Les deux hommes sont jugés à la Cour d’assises de Troyes.
Bontems sera-t-il reconnu coupable ? Bontems mourra-t-il ? En toile de fond, du début à la dernière page : l’échafaud, la peine de mort qui révulse l’avocat.
Badinter évoque les commentaires de son maître à propos du métier d’avocat : « Ce qui compte, c’est que tu fasses tout pour défendre ton bonhomme » ou encore : « Si pour toi, il n’y a pas de coupables, si pour toi ce ne sont que des imbéciles ou des pauvres types, ou même des salauds mais pas des coupables, jamais des coupables, alors tu es un avocat. Ils auront volé peut-être, ou même tué, mais pour toi l’essentiel n’est pas là. Tu défends un homme qui a tué ou volé parce que c’est un homme d’abord, ou encore ».
« Un procès, c’est d’abord une stratégie », écrit Badinter. Alors, il raconte celle qu’il met au point avec son collègue Philippe Lemaire, pas à pas, méticuleusement. Un travail à la fois complexe et précis. Au fil des audiences, des rencontres avec le prévenu, des réactions du jury et de la foule, il s’interroge : « À quoi sert un avocat ? Qu’est-ce que la justice ? Et surtout : Pourquoi la peine de mort ? ».
Un livre de 1973, d’une écriture limpide, bouleversant, difficile à quitter. Il permet de comprendre comment se sont forgées les convictions de Badinter dans sa lutte pour l’abolition de la peine de mort.
En 1981, Robert Badinter, alors Garde des sceaux, selon l’appellation française du ministre de la justice, obtiendra l’abolition de la peine de mort.
Le livre de poche, n° 3454.
Robert Badinter, « L’exécution » : un livre bouleversant
23 août 2019
Michel Schobbens
C’est probablement bouleversant de défendre des individus qui risquent la peine de mort (quand elle existait encore) ou une peine de prison fort longue ou à
perpétuité, mais il faut aussi penser aux personnes tuées par ce coupable et le
danger de laisser cet assassin en liberté. C’est donc à la Justice de trancher et pas à l’avocat de la défense.
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